L'allaitement à un effet sur la fertilité. Au fil des siècles, cette découverte a d'ailleurs permis l'espacement des naissances.
C'est d'ailleurs, aujourd'hui encore, le principal outil de régulation des naissances à l'échelle de la planète.
Jusqu'où va l'effet contraceptif de l'allaitement ? Quelles sont ses limites ? Toutes les réponses maintenant.
Conditions d'infertilité "absolue" pendant l'allaitement
L'infertilité pendant l'allaitement ne concerne que les femmes allaitant exclusivement, ce qui signifie que le bébé ne prend aucune autre sorte d'aliment, même pas de biberon d'eau, avec :
- au moins 6 tétées par 24 heures ;
- au moins toutes les 4 heures pendant la journée ;
- et toutes les 6 heures pendant la nuit.
Pour ces femmes, le risque de conception est :
- nul pendant les 6 premières semaines ;
- quasiment nul pendant les 4 semaines suivantes.
Allaitement en occident et les limites de ses effets contraceptifs
Les professionnels de santé ne font pas entièrement confiance à l'allaitement comme facteur de contraception dans nos pays :
Ils ont raison au fond, car les pratiques d'allaitement des femmes occidentales sont généralement très éloignées des pratiques traditionnelles d'allaitement, selon lesquelles :
- nourrir le bébé dès qu'il le demande ;
- la mère restant proche, physiquement, de son bébé, n'hésitant jamais de le mettre au sein.
Bon à savoir : ces pratiques laissent généralement les femmes infertiles pendant 18 mois ou plus.
À l'inverse, beaucoup de femmes :
- réduisent la fréquence des tétées, en particulier la nuit ;
- donnent une tétine au bébé, ce qui réduit automatiquement les tétées ;
- introduisent des compléments alimentaires dans la nourriture de leur enfant.
Allaitement et contraception : conditions à remplir
Un ensemble de professionnels et scientifiques s'est réuni à l'échelle planétaire pour parvenir à un consensus à propos de l'impact de l'allaitement sur la fertilité. D'après eux, l'allaitement a un effet contraceptif si :
- il est exclusif ou presque exclusif, avec :
- au moins 6 tétées par 24 heures ;
- au moins toutes les 4 heures le jour ;
- toutes les 6 heures la nuit ;
- il n'y a pas de retours de couche (saignements vaginaux après le 56 ème jour suivant l'accouchement) ;
- le bébé a moins de 6 mois.
Lorsqu’une de ces conditions n’est plus remplie, la mère doit se considérer comme éventuellement fertile, et envisager une autre méthode de contraception.
Allaitement et retour de couches
Ne pas avoir eu de retour de couches ne veut pas dire qu'on est infertile :
- Le retour de couches arrive au bout d'un cycle, après une première ovulation.
- Ne plus allaiter exclusivement n'accélérera pas le retour de couches, toutes les femmes n'ayant pas la même réaction vis à vis de la lactation :
- Certaines resteront infertiles tant qu'elles allaiteront au moins deux fois par jour.
- D'autres redeviendront fertiles très tôt.
À noter : on remarque ( sans que ce soit une règle absolue) qu'en moyenne, les femmes qui restent proches physiquement de leur bébé, et allaitent très longtemps, jour et nuit pendant plus d'un an, ont souvent leur retour de couches entre 18 et 30 mois.
Pour approfondir le sujet :
- Pour tout savoir sur l'allaitement, consultez notre page Allaitement maternel.
- Il peut arriver qu'une femme ait des montées de lait hors-grossesse, parfois à cause de sa pilule contraceptive.
- Le mieux est de choisir un moyen de contraception sûr. Téléchargez notre guide de la contraception.